Bien conçues, les façades légères de type verre extérieur collé (VEC) répondent à tous les critères de confort d’une façade contemporaine en phase avec les critères environnementaux. Le tout avec des propositions esthétiques originales et épurées.

« Bureaux Dubarry », TAA Toulouse. Les façades sont composées d’un rythme vertical de profilés en aluminium épais de 25 cm, thermolaqués en gris moyen. Ces profilés dessinent une grille à l’intérieur de laquelle les châssis vitrés sont disposés et fixés de dalle à dalle, il s’agit d’un mur-manteau.
Photo : Roland Halbe

La technique dite du verre extérieur collé (VEC) consiste en un procédé de mise en œuvre de produits verriers qui, collés sur un cadre, composent l’enveloppe extérieure de bâtiments. Le collage transmet aux éléments d’ossature les charges climatiques et éventuellement le poids des vitrages. Telle est la définition donnée par le CSTB. Ici, le système de scellement des vitrages isolants VEC, disposés à la périphérie des verres, est destiné à assurer l’écartement, la liaison mécanique et l’étanchéité à la vapeur d’eau. Cette méthode pratique de mise en œuvre intègre généralement un cadre intercalaire en profilé métallique tubulaire ou un intercalaire organique contenant un déshydratant, une première barrière d’étanchéité en cordon de mastic butyl interposé entre les flancs du profilé intercalaire et les verres et une deuxième barrière d’étanchéité en cordon de mastic silicone appliqué dans la gorge formée par les verres et le cadre intercalaire. Ce cordon peut avoir un rôle structural au même titre que le mastic de collage. Ainsi, les mastics ou silicones ont deux fonctions : ils fixent les vitrages sur l’ossature et absorbent les vibrations, ainsi que les contraintes extérieures, notamment climatiques, qui peuvent impacter le matériau : vent, température extrême, neige… À noter, cette technologie, très proche de la façade verre extérieur parclosé (VEP) – enveloppe extérieure constituée de panneaux en verre maintenus par des parcloses –, est également adaptée aux façades de type blocs. Ici, c’est le collage qui transmet aux éléments d’ossature les charges climatiques, et éventuellement le poids des vitrages.

Campus de l’Iéseg à Lille, Trace Architectes. Murs-rideaux et ouvrants VEC Wicona Wictec 50SG et Wicline 70SG. Système VEC système aluminium recyclé bas carbone hydro Circal 75R.
Photo : Franck Deletang
 Le projet « Nouvelle Vague » à Nantes, Barré Lambot Architectes, une tour de 50 m de hauteur, comportant 17 niveaux, bénéficie d’un système façade CW 50-HI trame horizontale, ouvrant à l’italienne en VEC Reynaers.
Photo : Reynaers
 Bâtiment de la Fédération française de tennis, Marc Mimram Architecture, doté d’une façade VEC qui intègre des vitrages, Vim de Macocco, à contrôle solaire et à isolation thermique renforcée et acoustique (transmission lumineuse : 70 %, facteur solaire : 35 %).
Photo : Macocco

Profilés épurés

C’est une option qui est mise en avant par les gammistes, lesquels ont consenti de nombreux efforts sur la qualité des profilés. Très majoritairement en aluminium, ces derniers, de plus en plus fins, favorisent la pénétration de la lumière naturelle et augmentent le clair vitrage. Des apports qui limitent donc d’autant le poste éclairage artificiel et les consommations d’énergie qui en découlent. En hiver, les grands volumes verriers, à condition d’être équipés d’un vitrage adapté, contribueront à favoriser les apports solaires passifs, tout en isolant. L’impact positif est donc double : sur la facture et sur le poids carbone de la construction toute sa durée de vie en raison de la baisse des consommations d’énergie en toute saison. L’aspect carbone et la compatibilité avec la RE 2020 sont d’ailleurs les principales préoccupations des industriels du secteur et cela ne concerne pas que les solutions VEC. D’ores et déjà, les menuiseries aluminium de tout type s’inscrivent dans les exigences de la réglementation environnementale RE 2020, notamment sur l’aspect des besoins bioclimatiques (indicateur Bbio). Et ce, quelles que soient les typologies de bâtiment. Deux autres enjeux sont importants dans ce cadre : celui portant sur l’analyse du cycle de vie (ACV) du bâtiment, celle des produits et leur fin de vie en œuvre. Sachant que les menuiseries pèsent en moyenne 2 % dans l’ACV totale d’une construction. De fait, pour peu que l’aluminium provienne d’Europe, les profilés ont de solides arguments dans une construction à plus faible impact. Outre leur durée de vie importante – jusqu’à 30 ans –, les menuiseries sont démontables et les profilés recyclables à 100 %. Le travail sur la circularité est déjà bien engagé. Aujourd’hui, la filière travaille sur la traçabilité des ouvrages, via notamment le SNFA, organisation professionnelle représentative des concepteurs, fabricants, installateurs de menuiseries extérieures en profilés aluminium. Car si l’aluminium est déjà collecté et recyclé, il est important pour la filière menuiserie de pouvoir tracer les déchets, les transformer et les réinjecter dans le circuit de production : « Ce qui est important, expliquait Sandra Bertin, déléguée générale du SNFA lors d’une interview sur le plateau de Batijournal TV, c’est la possibilité de tracer les ouvrages (fenêtres, baies, façades, etc.) qui sont déposés et de nous assurer que l’aluminium qu’ils contiennent reviendra bien dans les fonderies qui produisent des billettes pour le profilage des produits bâtiments. »

Stéphane Miget

Cet article est extrait du magazine 5Façades 159 disponible en intégralité sur Calameo.