Le métal, dans ses diverses applications et finitions, offre des solutions esthétiques, durables et techniquement performantes pour les façades et les toitures.
Embouti, percé, plissé, tissé, poli, profilé, coloré, patiné, façonné, mat, brillant, gravé : le métal se prête à une multitude de finitions et d’applications. Utilisé en bardage, en cassette, à joint creux ou invisible, en couverture à joint debout, en bac ou à tasseau, il s’adapte à toutes les configurations architecturales.
Les concepteurs l’ont adopté, et il s’impose souvent comme un choix de prédilection pour les façades.

Ludo-médiathèque, Herblay-sur-Seine, Atelier WOA. La résille métallique, panneaux perforés en aluminium thermolaqué, tempère l’atmosphère de la médiathèque en plus d’assurer un effet d’ombre et de lumière.
Photo : Salem Mostefaoui
Les raisons du succès
Polyvalent et durable, le métal se prête à des réalisations contemporaines à des coûts raisonnables, tout en répondant à de nombreuses problématiques, telles que la protection solaire. De même, les façadiers en maîtrisent parfaitement le travail : aluminium, acier, inox, zinc, cuivre offrent tous une grande souplesse. Ces matériaux peuvent même être travaillés comme un tissu. L’évolution des techniques permet ainsi aux architectes de donner libre cours à leur imagination et de créer des toitures complexes et des façades, par exemple, juste voilées d’un parement métallique ajouré ou non, plus ou moins transparentes ou encore cintrées.
Longtemps cantonnés à la couverture, les revêtements métalliques prennent en effet place en façade pour leur esthétique unique et leurs caractéristiques mécaniques autorisant des configurations variées. De plus, ils répondent aux préoccupations environnementales du fait de leur durabilité, de leur légèreté et de leur recyclabilité quasiment infinie. Bien qu’il n’ait pas de propriétés thermiques intrinsèques, le métal s’intègre facilement aux systèmes d’isolation thermique par l’extérieur (ITE) de dernière génération, assurant la suppression des ponts thermiques et une parfaite étanchéité à l’air. Il est également utilisé en brise-soleil ou volet coulissant, avec des perforations formant des résilles, des cottes de mailles ou des moucharabiehs.
Couleurs et patines
Le cuivre, traditionnel mais de plus en plus présent sur des bâtiments contemporains, se distingue par son aspect et sa patine, qui peuvent être naturels ou obtenus par des traitements spécifiques. Le zinc, quant à lui, bénéficie d’une excellente image, avec une tendance aux produits colorés ou prépatinés. Les traitements de surface du zinc permettent de modifier durablement sa structure superficielle sans en altérer les qualités, offrant une variété de teintes allant de l’anthracite au gris souris, avec des possibilités de combinaisons esthétiques.
L’acier, avec ses traitements anticorrosion efficaces et ses nombreuses options de laquages, est désormais utilisé pour des façades au-delà de la construction industrielle. L’acier autopatiné, avec des alliages spéciaux, est apprécié pour son aspect corrodé et sa résistance aux conditions atmosphériques. Les produits inoxydables, également en forte demande, offrent une large gamme d’aspects de surface et une résistance accrue à la corrosion grâce à une fine couche passive autoprotectrice. L’aluminium, sous ses divers types de laquages, est disponible dans presque toutes les couleurs, bien que le gris reste prisé.
Applications en couverture
En couverture, le métal se distingue par sa malléabilité exceptionnelle, permettant des formes variées et une adaptation à tous types de bâtiments, notamment les ouvrages publics et industriels, mais aussi l’habitat collectif ou individuel. La technique de pose à joint debout, qui consiste à agrafer les feuilles entre elles par un double pliage, assure une étanchéité optimale et une esthétique contemporaine. L’aluminium, notamment, permet des réalisations architecturales audacieuses avec des feuilles pouvant atteindre 100 m de longueur, posées à joint debout pour une couverture sans recouvrement transversal, limitant ainsi les risques d’infiltration d’eau.
Stéphane Miget
Mariage lames de métal et de verre pour le nouveau « catalyseur urbain » à Cesson-ViaSilva (35)

Le parc relais et gare bus Cesson-ViaSilva, conçu par Ateliers O-S Architectes, est un maillon clé de la mobilité durable pour la métropole rennaise. Situé dans le nouveau quartier d’Atalante ViaSilva à Cesson-Sévigné, ce projet est destiné à améliorer le confort des usagers et à soutenir le développement des nouvelles énergies, tout en renouvelant l’image traditionnelle des parkings périurbains. Un projet architectural flexible et ouvert, pouvant être recloisonné et accueillir des extensions, incarne une vision moderne et écologique de la mobilité urbaine. Ce pôle multimodal est composé de deux édifices aux formes et fonctions spécifiques.
Le premier bâtiment, triangulaire et aux angles arrondis, sert de pavillon d’accès et de sortie des véhicules ; il comprend un grand local à vélos de 200 places. Recouvert de tasseaux métalliques verticaux, il se distingue par sa charpente de métal et son bardage en aluminium anodisé, créant un filtre léger et offrant une lecture claire de l’infrastructure.
Le second bâtiment, à la géométrie oblongue, combine une gare de bus au rez-de-chaussée et un parc relais aux étages. Sa façade en lames de verre opalescent et son plafond en lames de mélèze délimitent un espace chaleureux et accueillant, intégrant l’imaginaire de l’infrastructure et du bureau.
Maîtrise d’ouvrage : Trajectoires (ex-Semtcar) ;
Rennes Métropole Architectes : Ateliers O-S Architectes
Cet article est extrait du magazine 5Façades 167 disponible sur Calameo.