« Oui, la paroi vitrée est compatible avec la RE 2020. »
À l’occasion du salon Batimat 2024, le SNFA, l’organisation professionnelle représentative des concepteurs, fabricants et installateurs spécialisés dans les menuiseries extérieures en profilés aluminium, a présenté sur le plateau de BJTV une étude de Tribu Énergie qui démontre l’intérêt des façades vitrées dans le cadre des exigences de la réglementation environnementale RE 2020. Sur la base de cette étude, Loïc Soria, président de la section « fenêtres et façades » du syndicat, a rappelé l’importance de ces dernières pour optimiser l’efficacité énergétique des bâtiments, sans nuire au confort des usagers en hiver comme en été.
Propos recueillis par Stéphane Miget
Contrairement aux idées reçues, les façades vitrées jouent un rôle essentiel dans les bâtiments en matière d’efficacité énergétique et de confort d’usage, mais encore faut-il le démontrer. C’est ce qu’a fait le SNFA avec une étude réalisée en partenariat avec le bureau d’études Tribu Énergie : « Sur plus de 100 simulations de bâtiments aux configurations de façades variées, notre objectif était de vérifier comment les parois vitrées pouvaient s’intégrer dans des bâtiments conformes à la RE 2020 en fonction des différentes zones climatiques en France, tout en respectant des indicateurs spécifiques comme le Bbio, ou besoin bioclimatique, et le DH du confort d’été », explique Loïc Soria, président de la section « fenêtres et façades » du syndicat. Les résultats de cette étude sont sans appel : ils révèlent que l’augmentation de la surface vitrée, jusqu’à environ 40 % de la façade, contribue à améliorer les performances énergétiques en optimisant les apports solaires et la lumière naturelle. « Plus la surface vitrée est importante, mieux on peut profiter des apports solaires, ce qui réduit le besoin en chauffage et en éclairage artificiel en hiver », résume Loïc Soria, remettant en question certains discours qui privilégient souvent des murs opaques pour limiter les déperditions.
Un levier pour le confort d’été
Outre l’aspect énergétique, le confort d’été a également été analysé. L’étude démontre que des ouvrants bien placés, combinés à une ventilation naturelle et des protections solaires comme les brise-soleil orientables, permettent de maintenir un bon niveau de confort pendant les fortes chaleurs estivales. « La ventilation naturelle, permise par des ouvrants bien positionnés, est cruciale pour le confort d’été. Si les façades vitrées sont conçues avec des ouvrants adaptés et bien orientés, on peut assurer une ventilation efficace et réduire l’accumulation de chaleur en été », souligne Loïc Soria. Ces recommandations sont d’autant plus importantes que la RE 2020 impose des limites strictes sur le confort d’été et la réduction de la consommation énergétique. Les bâtiments doivent donc être conçus pour limiter la surchauffe sans nécessiter de climatisation excessive.
Une gestion optimale des apports lumineux et solaires
Pour bénéficier au mieux des façades vitrées, le SNFA insiste sur l’importance des protections solaires, qui permettent de réguler la chaleur et l’intensité lumineuse tout au long de l’année. « Pour bien gérer les apports solaires, il faut combiner des surfaces vitrées avec des systèmes de protection solaire adaptés », explique Loïc Soria. Les brise-soleil orientables ou stores extérieurs, par exemple, offrent une protection en été tout en permettant de maximiser les apports lumineux en hiver. Ainsi, loin d’être un frein, la RE 2020 encourage une conception intelligente et maîtrisée des façades vitrées : « L’étude montre que la RE 2020 n’est pas un obstacle pour les constructions vitrées. C’est un levier pour optimiser le confort et la performance des bâtiments en intégrant plus de lumière naturelle. »
Des bienfaits physiologiques pour le bien-être et la productivité
Les parois vitrées offrent également des avantages indéniables en termes de bien-être, que l’étude prend en compte. « Elles facilitent l’accès à la lumière naturelle, ce qui a des effets positifs prouvés sur le moral et la productivité », précise Loïc Soria. En période post-Covid, l’importance de la qualité de l’air et de la lumière naturelle est devenue un critère crucial pour les occupants. Les ouvrants des façades vitrées favorisent une ventilation naturelle, renouvelant l’air intérieur pour un environnement plus sain.
Un engagement vers la durabilité pour 2030
Ainsi, selon le SNFA, les perspectives de développement des façades vitrées dans le cadre de la RE 2020 sont positives : « Les parois vitrées sont compatibles avec les exigences de la RE 2020 et peuvent même devenir un levier de performance. Nous anticipons les différents seuils de la RE 2020 – celui de 2025 sera passé sans problème – en travaillant aux côtés des architectes, bureaux d’études, gammistes et façadiers à l’optimisation des solutions. » Ce qui amène Loïc Soria à dire : « Loin de se limiter à un simple standard, la RE 2020 représente pour nous une opportunité d’améliorer à la fois la performance énergétique et le confort des bâtiments. »
Visionnez l’interview de Nicolas Cailleau, délégué général du SNFA, et de Loïc Soria, président de la section « fenêtres et façades » du SNFA :
Approche globale
Réalisée par Tribu Énergie, l’étude s’est voulue le plus exhaustive possible. Ainsi, pour avoir un aperçu complet, cinq types de parois vitrées (rideaux et semi-rideaux), avec différents pourcentages d’ouvrants, et cinq configurations de protections solaires ont été définis et soumis aux différents critères des huit zones climatiques françaises. Pour chaque scénario, l’étude a évalué les incidences sur le besoin bioclimatique maximal du bâtiment (Bbiomax) et sur les exigences de l’indicateur DH (Degrés-heures) pour les immeubles de bureaux. L’étude a également intégré les impacts de l’orientation des bâtiments et des zones de bruit dans ses calculs. L’indicateur majeur Ic construction (Indice carbone) a été conforté en parallèle des exigences énergétiques, et il en ressort que, comme pour tous les autres types de parois, les solutions de parois vitrées permettent de respecter cet Ic construction, moyennant une approche globale du bâtiment. Pour lire l’étude complète, rendez-vous sur la plateforme de la menuiserie aluminium : batir-en-alu.fr
Cet article est extrait de 5façades Hors-série 2025, disponible en version numérique