Les systèmes de revêtement de façade à base de métal se caractérisent par leur très grande variété d’options, tant sur le plan technique qu’esthétique. Une abondance liée à l’évolution des outils de production et à l’appétit des concepteurs, qui peuvent choisir des systèmes standard ou sur mesure.

Partie visible de l’enveloppe du bâtiment, le revêtement signe le design des façades et des couvertures. Et force est de constater que les revêtements métalliques la plupart en finition d’une isolation thermique par l’extérieur (ITE) et parfois en double peau participent pleinement à l’expression de la façade. En la matière, les architectes ont de quoi s’exprimer tant les options sont légion. D’abord dans le type de métal : acier, acier inoxydable, acier Corten, zinc ou encore aluminium. Ensuite dans les solutions techniques : cassettes, panneaux sandwich, bardages, résille, feuille… Avec, en plus, la possibilité de réaliser des projets sur mesure ou de combiner le sur-mesure et les éléments en grande série. Ce foisonnement est dû, entre autres, aux progrès dus à la démocratisation des outils numériques. Lesquels autorisent une décomposition des formes, ce qui facilite la constructibilité et la fabrication des éléments de façade ou de couverture. Avec ces outils, la matière, plus facilement travaillée, offre un coût acceptable dans la réalisation de formes plus ou moins complexes.

Bâtiment Bogen – Pietri Architectes. Au carrefour de la France, de l’Allemagne et de la Suisse, ce bâtiment se distingue par sa conception en strates verticales et ses bardages métalliques blancs.
Photo : Luc Boegly

Résilles, mantilles et voiles

C’est typiquement le cas pour les résilles, mantilles et autres voiles de métal, très en vogue. Les industriels et métalliers peuvent ici concevoir des perforations et motifs divers, soit à partir de leur catalogue, soit à la demande, sur la base d’un motif sélectionné par les concepteurs. Sur le plan technique, il s’agit le plus souvent de systèmes de double façade ou de brise-soleil en métal perforé, déployé, tressé ou tissé avec des effets de maille, ou encore de tôles plus ou moins ouvertes avec des motifs aléatoires, calpinés ou pixellisés avec soin. Des peaux de métal qui permettent tout à la fois des jeux d’ombre et de lumière, une protection solaire, l’aération…

Elles ne sont donc pas juste un geste architectural, elles trouvent aussi leur justification dans le service qu’elles rendent au bâtiment et à ses usagers. Ainsi elles facilitent la gestion des apports solaires et de la lumière naturelle à l’intérieur des locaux. Pas une façade de ce type ne se conçoit sans une étude de la course du soleil. Cette dernière va déterminer les pourcentages de perforations ou la taille des mailles en fonction des besoins.

Certaines façades en résille sont équipées d’automatismes et de lames mobiles qui vont s’ouvrir plus ou moins selon le niveau d’éclairement souhaité. En matière de finition, l’anodisation, la galvanisation, le thermolaquage, les colorations diverses et variées autorisent la réalisation de projets audacieux, y compris via des procédés d’impression numérique.

 Espace Mayenne – Hérault Arnod Architectures. La façade est constituée de plaques d’aluminium texturé, les rubans de forme complexes sont subdivisés en éléments identiques et géométriquement simples pour une construction rationnelle.
Photo : Cyrille Weiner
Logements collectifs, Aix-les-Bains – Piétri Architectes. Un mixte de matériaux, zinc et bois, pour une intégration parfaite au site du lac du Bourget.
Photo : Kevin Dolmaire

Panneaux sandwich

Autres systèmes façade métal, les bardages double peau ou panneaux sandwich. Ces systèmes en voie sèche ont l’image non usurpée de produits pratiques et rapides à mettre en œuvre pour assurer le clos et couvert à moindre coût. Résultat : on les retrouve beaucoup en enveloppe des bâtiments industriels ou commerciaux. Ils ont peu changé dans leur concept : plateau porteur en acier incorporant un isolant et un parement extérieur pour les bardages double peau ; isolant enserré dans deux parements métalliques pour les panneaux sandwich. Ils ont, en revanche, profondément évolué dans leurs performances. Dernière évolution après l’épaississement des isolants : l’étanchéité à l’air. Outre leurs performances augmentées, ces produits sont aussi travaillés au niveau du design. Soit une esthétique renforcée avec des ondes de bacs beaucoup plus fines. En outre, l’acier n’est plus le seul matériau utilisé en parement extérieur.

S’invitent aussi là encore souvent pour des raisons esthétiques l’aluminium, l’acier inoxydable, le métal déployé… Autre évolution majeure, la qualité des finitions, avec un élargissement de la palette de couleurs et une diversification des teintes et effets : mat, embossé, aspect bois.

Stéphane Miget

Cet article est extrait du n°162 du magazine 5Façades disponible sur Calameo.