La crise continue de se préparer dans le logement neuf, la FFB qui tenait ce jour une conférence de presse, est alarmiste et elle rappelle ses propositions pour limiter la casse.

En glissement annuel sur trois mois à fin février 2023, les mises en chantier dans l’individuel chutent de 8,6 %, alors que le collectif progresse encore de 4,4 %. Les permis de construire plongent de 26,7 % en globalisant les deux segments. Les perspectives de mises en chantier exprimées par les promoteurs restent mal orientées et leurs ventes chutent, comme celles des constructeurs de maisons individuelles, respectivement de 16,2 % en 2022 et 28,3 % en glissement annuel sur trois mois à fin février 2023. S’en suivront une accentuation de la chute des permis, puis des mises en chantier courant 2023.

L’activité en amélioration-entretien progresse de 2,1 % à prix constants en 2022, avec toutefois un score de seulement +1,9 % pour la rénovation énergétique. On relève également un ralentissement entre les quatrièmes trimestres 2021 et 2022 à +1,8 % pour l’ensemble et des perspectives à l’horizon du printemps 2023 peu encourageantes, malgré des carnets de commandes en rénovation au bon niveau de 3,6 mois à fin décembre.

Pour pallier ce risque aujourd’hui très réel, la FFB rappelle les mesures qu’elle propose depuis l’année dernière.

Tout d’abord, elle souhaite un assouplissement des règles du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) en matière de crédit immobilier sur lesquelles butent aujourd’hui les établissements distributeurs, et intégration du reste à vivre dans les règles de décision. Elle souhaite aussi un assouplissement du ZAN, au-moins dans la lignée de ce qui a été proposé au Sénat.

Concernant les marchés du logement neuf, la FFB formule tout d’abord deux demandes pour l’accession : le rétablissement du PTZ neuf à 40 % en zones B2 et C, ainsi que la révision de ses barèmes et leur indexation par la suite, d’une part ; la mise en place d’un crédit d’impôt RE2020 sur les annuités d’emprunt, d’autre part. Ensuite, pour l’investissement locatif, compte tenu de l’effondrement du marché, il y a urgence à redéployer un dispositif au-moins aussi puissant que le « Pinel » version 2022. Cela permettra de poursuivre plus sereinement les échanges sur le statut du bailleur privé que nous appelons de nos vœux à moyen terme.

Enfin, pour permettre une véritable accélération de la transition écologique, la FFB demande que le budget alloué à MaPrimeRénov’ soit majoré d’un milliard d’euros chaque année pendant cinq ans de façon à accompagner le déploiement de la rénovation globale, en une fois ou par tranches. Elle souhaite également une simplification assez radicale avec la création d’un dossier unique demande pour MaPrimeRénov’ et les CEE. La FFB appelle aussi à la pérennisation du crédit d’impôt en faveur de la rénovation énergétique des locaux des TPE et PME, pour donner de la visibilité aux acteurs.