Avec les bardages en terre cuite, les concepteurs disposent d’une offre d’une très grande richesse. Formats, couleurs, textures ouvrent sur des propositions esthétiques inédites et toujours plus originales. Nul doute, le développement exponentiel de l’isolation thermique par l’extérieur (ITE) a joué en faveur des systèmes de bardage en terre cuite. Mais le succès qu’ils rencontrent découle également d’une offre qui a su se diversifier pour coller aux attentes des architectes. Les professionnels qui se partagent ce marché – Terreal, Wienerberger ou Moeding, pour ne citer que les plus connus – ont une approche très esthétisante de leurs gammes de produits. À disposition, un large éventail de propositions décoratives, y compris le sur-mesure, de plus en plus plébiscité.

 Hellin-Sebbag architectes, lycée Simone Veil de Gignac (34). Les différentes nuances de bleu et de vert des bardages Moeding apportent au bâtiment un caractère aussi lumineux que convivial.
Photo : Julien Thomazo

Émail ou engobe

Exemple avec la couleur. Il y a à peine une dizaine d’années, un bardeau de terre cuite était immédiatement identifiable à sa teinte brique, et de nombreux bâtiments, telle la Cité internationale de Lyon érigée par Renzo Piano, l’ont magnifié. Depuis, les fabricants ont consenti de remarquables efforts dans leurs propositions chromatiques : le classique bardeau se décline désormais dans des teintes qui vont du beige au gris en passant par le jaune, le bleu acier, le rouge, le brun, voire le noir, et même des couleurs émaillées très vives. Outre l’émaillage, la dernière tendance en date est l’engobe. Soit l’application de pigments minéraux avant cuisson, qui permet la fusion totale de tous les composants. Ainsi, contrairement aux revêtements organiques, les surfaces ne peuvent pas se délaver ou se décolorer avec le temps. Proposition de Wienerberger, l’application d’un dessin numérisé sur un panneau terre cuite engobé. Lors du processus de cuisson, l’image appliquée fusionne avec l’engobe et le panneau pour former un élément inséparable.

 Exemple d’engobage digital de la gamme Inspirio d’Argenton, Wienerberger.
Photos : Wienerberger
Hardel Le Bihan Architectes, réhabilitation d’un immeuble de bureaux, rue de Bercy, à Paris (75) : bardage en terre cuite blanc émaillé de Moeding, dont les allèges sont habillées de panneaux en biais vertical et de trumeaux avec un biais latéral.
Photo : Moeding

Grand format

Les évolutions ne s’arrêtent pas là. De nombreux effets de surface sont disponibles : naturel lisse, sablé ou encore brossé. Quant aux textures, elles ne sont pas en reste. Stries, faux joints, nervures, joints creux, autant de possibilités de calepinage au service de façades variées et créatives. Le plus ? Quelle que soit la proposition décorative, les bardeaux de terre cuite sont insensibles aux ultraviolets ; ils conservent donc leurs couleurs initiales dans le temps. En termes d’entretien, un simple lavage haute pression suffit à redonner tout l’éclat au produit – si vraiment c’est nécessaire (pollution, déjections d’oiseaux, etc.). Evolution également du côté des formats qui prennent de l’ampleur, tant dans les hauteurs que dans les épaisseurs ou les longueurs. Parallèlement, se développe une offre sur mesure pour de très grands formats. Et les mêmes tendances sont constatées du côté des brise-soleil. Désormais disponibles dans des formes carrées ou en ellipse, en sections et longueurs variables, ils se déclinent dans les mêmes palettes de coloris et les mêmes finitions que les bardages.

SimpsonHaugh & Partners, Holbrook House à Londres (UK) : bardage gris de grandes dimensions, Piterak Slim de Terreal.
Photo : Terreal
Philippe Guilbert architecte, complexe multi-activités de Mondonville (31) : bardage en façade et toiture, Piterak Slim de Terreal.
Photo : Terreal

« Guide d’aide à la conception de bardages en terre cuite sur construction ou façade à ossature bois »

Veiller à la livraison des ouvrages et aménagements nécessaires à l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques 2024 (JOP 2024), et aussi pérenniser ces ouvrages à l’issue des jeux, dans le cadre d’un projet urbain durable. Telles sont les deux missions que la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solidéo1) poursuit avec le concours du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), notamment dans le domaine des constructions bois afin d’évaluer des produits et procédés innovants. L’objectif étant que ces modes constructifs accèdent plus facilement aux marchés du projet JOP2024. Plus généralement, les actions d’intérêt général menées par le CSTB et la Solidéo visent à renforcer les recherches dans le domaine des opérations bois et biosourcées. Il s’agit également de s’assurer que les constructions prévues par les équipes lauréates peuvent servir de démonstrateurs de l’innovation face aux nouveaux enjeux de la ville au 21e siècle. Dans ce cadre, un guide de conception sur des systèmes de façades à ossature bois a été rédigé. Il s’adresse aux équipes de maîtrise d’ouvrage, pour leur permettre de s’approprier les techniques non traditionnelles d’isolation thermique par l’extérieur (ITE) souhaitées sur les opérations du village des athlètes. Un autre guide du même type s’intéresse au Etics. Ces documents ont été élaborés par le CSTB et la Solidéo en partenariat avec la Socotec (soutien financier du Codifab et France Bois Forêt), dans le cadre des projets AdivBois (immeubles grande hauteur) et France Bois 2024. Entre autres atouts, ils facilitent l’obtention d’une Appréciation technique d’expérimentation (ATEx) ou d’Avis technique (ATec) pour une reconnaissance en technique courante.

Jean-Marie Hauswald, directeur commercial Moeding France

« Les architectes aiment bien détourner l’usage initial d’un produit. » « J’observe plusieurs tendances fortes. Tout d’abord, la mixité des modes de pose sur un même bâtiment : le lycée Simone Veil de Gignac (34), conçu par les architectes Hellin-Sebbag de Montpellier, en est le parfait exemple, avec des poses horizontales et verticales, ainsi que des claires-voies traitées par des baguettes brise-soleil. Mixité encore au niveau des supports : béton en rez-de-chaussée, structure en bois CLT pour les planchers et charpentes, ossature en bois pour les parois. D’ailleurs, nous sommes de plus en plus sollicités sur des projets de construction en FOB/MOB, en IGH, avec des applications architecturales et techniques qui nécessitent, quand l’Atex n’est pas de rigueur, un accompagnement très fin. Troisième mixité, celle des couleurs. Toujours plus vives et variées, elles sont souvent réalisées sur mesure avec les architectes. Lesquels aiment bien détourner l’usage initial d’un produit. Telle la baguette brise-soleil, qui devient une signature stylistique atypique, souvent liée à l’histoire du site ou à l’exploitation du bâtiment. De fait, nous sommes très souvent amenés à développer, pour un projet donné, des formes, pièces et mises en œuvre très spécifiques. Par exemple, des croisillons émaillés prêts à poser, très complexes, créés pour un projet à Berlin. Ou encore des plaques en biais de très grand format, requérant une pose assez délicate en double biais avec appuis de baie terre cuite de 2,70 m – plaques mises en œuvre sur le bâtiment Axa, rue de Bercy, à Paris, imaginé par les architectes Hardel et Le Bihan1. »

Cet article est extrait du numéro 155 de 5façades à retrouver sur Calameo