Définition des rives de bardage d’un bâtiment. Doc. : SNBVI

Les ossatures secondaires des bardages rapportés doivent être dimensionnées en fonction des poids propres des constituants de la paroi à supporter et des efforts de vent appliqués à la construction. Au-delà de la partie courante, il est indispensable de considérer spécifiquement les points singuliers de la construction et notamment les rives du bâtiment.

La rive est la jonction entre deux plans de façade formant un angle sortant. La largeur de la rive est égale au 1/5 de la longueur de la façade en partant de l’angle sortant. Elles représentent des parties de la construction pour lesquelles la turbulence du vent, définie par l’Eurocode Vent NF EN 1991-1-4, doit être considérée. Cette définition est reprise dans les documents techniques spécifiques aux bardages rapportés, comme les Cahiers du CSTB 3194-V2, 3316-V3 et 3747.

Contraintes au niveau des rives et application aux parements et accessoires d’ossature secondaire

1/ Majoration des efforts de vent selon EC Vent

Exemple de calepinage ossature bois en rive. Doc. : SNBVI

Conformément à cette norme ou au CPT 3763 (règles de transposition des règles NV65 modifiées aux Eurocodes pour la prise en compte du vent pour les procédés de bardage rapportés, vêture et vêtage sous Avis technique), la dépression due au vent doit être pondérée d’un coefficient Cpe de 1,4 sur la pression de base W50. Cette majoration vient agir sur le dimensionnement des parements et de l’ossature secondaire simple comme double-réseau. En effet, les parements doivent vérifier des flèches maximales sous les efforts de vent de 1/83 de la portée entre profilés d’ossature secondaire (ou 1/100 dans le cas d’une vérification aux NV65 modifiées).

Quant aux profilés, mais aussi les lisses horizontales d’un double-réseau par exemple, ils doivent vérifier des flèches maximales au 1/167 de la portée entre pattes-équerres (ou 1/200 dans le cas d’une vérification aux NV65 modifiées). En conséquence, le système d’ossature secondaire voit au niveau des rives du bâtiment une réduction des entraxes des profilés d’ossature secondaire par rapport à la partie courante. Généralement, cet entraxe est ramené à 450 mm. En complément de ce dimensionnement et en fonction de la nature et du mode de fixation du parement, des dispositions constructives peuvent être données dans les Avis techniques (ATec) ou Documents techniques d’application (DTA).

2/ Les angles sortants

Parement simple réseau à fixation traversante sur ossature verticale bois. Dans cette configuration, une platine d’angle est fixée sur la maçonnerie de manière à déporter le chevron. Doc. : SNBVI

Ils restent majoritairement traités par des schémas de principe. Certaines prescriptions complémentaires sur le parement (liaison, porte-à-faux…) et sur les pattes-équerres (entraxe, distance au bord des goujons d’ancrage…) sont parfois intégrées dans les DTA ou ATec.

  Exemples de traitement de l’angle d’un bâtiment, coupe horizontale.
 

Parement à fixation traversante sur ossature verticale aluminium double réseau. Dans cette configuration, on utilise le porte-à-faux de la lisse horizontale. Doc. : SNBVI

 

Cependant, les situations de chantier sont tellement variées qu’il est difficile de ressortir des préconisations adaptables à tous cas. Cela nécessite, de ce fait, une étude spécifique pour laquelle les gammes standard d’ossature secondaire ne permettent pas toujours de répondre aux contraintes ci-dessus : cela entraîne le dimensionnement de pièces sur mesure par chantier.

3/ Fractionnement vertical de la lame d’air 

Exemple de fractionnement vertical de la lame d’air, coupe horizontale. Fractionnement vertical toute hauteur de la lame d’air via une pièce en tôle métallique pliée fixée à l’ossature verticale. Doc. : SNBVI

Compte tenu des variations de pression s’exerçant dans la lame d’air du fait que les façades adjacentes sont différemment exposées (face et sous le vent), un fractionnement vertical est nécessaire. Il assure plusieurs fonctions : il évite la propagation du feu lors d’un éventuel incendie et équilibre la pression due aux efforts de vent entre la peau extérieure des deux côtés de l’angle et le support maçonné. Sa réalisation se fait généralement par une tôle en acier galvanisé d’épaisseur 1,50 mm fixée soit au support du bardage rapporté, soit aux pattes-équerres proches de l’angle sortant.

En conclusion

Compte tenu du parement mis en œuvre, la solution de fixation en rive et en angle doit être conforme aux textes en vigueur tels que les Cahiers du CSTB 3316-V3, 3194-V2, 3747. En complément, il convient de se reporter aux documents techniques relatifs au parement (ATec, DTA, ATT…). En effet, ils décrivent généralement des solutions et prescriptions complémentaires spécifiques au type de peau en question.

Cet article est extrait de 5façade n°158 > Découvrir le numéro en intégralité <