Les départs de bardage et les acrotères caractérisent les extrémités de l’enveloppe d’une construction. Ces deux zones sont traitées comme les jonctions horizontales hautes et basses, entre l’environnement extérieur et le bardage. Les bardages rapportés ne constituent pas le clos et le couvert de la construction, ce rôle étant tenu par le support, que ce dernier soit en béton, en maçonnerie ou autres. Cependant, au-delà des notions d’habillage et d’esthétique, le système de bardage rapporté, qui est constitué du parement et de ses accessoires de fixation et d’ossature, participe à la protection du support et de l’isolation thermique. Ces deux points singuliers sont sensibles aux infiltrations d’eau, aux salissures et aux petits animaux. Le traitement de ces zones consiste à les fermer, tout en respectant les préconisations de mise en œuvre du bardage rapporté, comme la lame d’air à l’arrière du parement. La mise en œuvre du bardage démarre généralement du pied pour terminer au niveau de l’acrotère. Des prescriptions et préconisations générales sont données dans les normes et référentiels techniques en vigueur, tels que les Cahiers 3316 et 3194, les Pacte des bardages rapportés ou encore le DTU 45-4. Les prescriptions spécifiques à un parement en particulier sont inscrites dans les ATec, DTA, ATT… établis par les fabricants.

Localisation des pieds de bardage et acrotères
Doc. : SNBVI

Au service de l’esthétisme de la façade

La fonction première de ces points singuliers est d’obtenir un traitement esthétique de la fin du bardage. En effet, le pied de bardage ou l’acrotère est traité à l’aide de profils spéciaux de grande longueur (jusque 6 m), fabriqués principalement à partir d’acier galvanisé ou d’aluminium, très souvent prélaqués. Offrant respectivement une épaisseur minimale de 0,75 mm et de 1 mm, ils sont approvisionnés à partir de gammes standard, ou bien pliés sur chantier.

Exemples de départ de bardage et d’acrotère
Photo : Hugo Hébrard

 Exemples de départ de bardage et d’acrotère

Photo : Sergio Grazia

Indispensables à sa pérennité

Ils créent ainsi des lignes singulières par séparation ou par recouvrement du parement. Ils sont fixés au support principal et peuvent être assemblés au montant de l’ossature secondaire, en départ de bardage, pour éviter sa flexion en tête. La mise en œuvre de ces habillages doit permettre la ventilation de la lame d’air, ménagée à l’arrière des parements. Cela se matérialise, en acrotère, par la mise en œuvre d’une couvertine à une distance minimale de 25 mm de la face extérieure du parement. L’habillage en départ de bardage, usuellement appelé barrière antirongeurs, est perforé pour permettre l’entrée d’air : la section de ventilation minimale générée par les perforations est donnée au tableau 1, issu du DTU45-4 notamment.

Doc. : Etanco / Exemples d’un traitement en départ de bardage
Exemple d’un traitement des ponts thermiques sous un départ de bardage
Doc. : Carea
Exemples d’un traitement en départ de bardage
Doc. : Wienerberger

De par leur conception, les départs de bardage et les acrotères protègent l’isolant contre les infiltrations d’eau (ruissellement par exemple), les salissures (projection au sol…), la végétation au sol, les détériorations animales (rongeurs…). La couvertine recouvre le parement d’au moins 30 mm, permettant ainsi la protection de l’isolant contre les infiltrations d’eau. Il faut noter également que son inclinaison est opposée à la façade pour éviter le ruissellement de l’eau sur cette dernière. Dans le but de limiter les projections de salissures sur le parement notamment, le départ de bardage doit être positionné à une distance minimale selon la nature du sol et la nature de l’ossature secondaire. Ainsi pour une ossature secondaire bois, ce minimum est toujours de 150 mm ; pour une ossature métallique, cette limite passe à 50 mm sur sol dur, contre 150 mm sur sol meuble. En complément, même si cela n’est pas une règle spécifique à la mise en œuvre d’un bardage rapporté, il est courant de traiter la partie de la construction sous le départ de bardage. Et ce, afin d’éviter les ponts thermiques au niveau de cette zone. Il convient d’utiliser un isolant adapté à une application en contact avec la terre, l’eau… L’ensemble des prescriptions données ci-dessus reflète les us et coutumes minimales à respecter pour un traitement correct des départs de bardage et des acrotères. Il convient de se référer aux documents techniques (ATec, DTA, ATT…) du parement mis en œuvre. Ces derniers décrivent des solutions particulières adaptées au parement en question.

Cet article est extrait du magazine 5Façades 161 disponible sur Calameo.