Poussé par la Réglementation environnementale (RE) 2020, du fait de ses propriétés biosourcées et de son rôle de puits de carbone, le bois trouve toute sa place en bardage entre autres nombreuses destinations. Accompagnant cet engouement, les fabricants cherchent à se renouveler à grand renfort de procédés industriels afin de proposer des finitions et des rendus originaux.

Hydrostop H2O Lignopro de Mocopinus : la finition huile en phase aqueuse utilisée sur épicéa du Nord traité par autoclave procure à la façade un caractère hydrophobe de longue durée et un rendu naturel.
Photo : Mocopinus

L’utilisation du bois a été largement encouragée par la RE 2020 afin de réduire l’impact environnemental du secteur du bâtiment. Et pour cause, un mètre cube de bois correspond à l’absorption d’une tonne de CO2.

Décarboner grâce au bois

Jean-Marc Pauget, expert en construction bois du CNDB (Comité national pour le développement du bois), lors d’un webinaire organisé par cet organisme, a rappelé l’intérêt du bois en bardage : « Ces matériaux (en plus d’être biosourcés, NDLR) demandent peu de transformation pour être utilisés, ce qui améliore encore le bilan carbone du composant. » Par exemple, dans un comparatif entre huit typologies de bardage ventilé, mettant côte à côte le bois, le zinc, le métal, le composite, le stratifié ou encore la brique… le bois était le seul à avoir une valeur négative calculée en kg CO2 eq. Ce qui signifie qu’il stocke du carbone plutôt qu’il en rejette.

Le bois : indissociable de l’esthétique

Certes, le bois n’exige pas ou peu de transformations. Pourtant, les fabricants de bardages bois n’hésitent pas à utiliser des processus industriels. Tantôt pour renforcer les propriétés techniques du matériau, à l’aide du thermochauffage, une méthode qui améliore sa durabilité et sa longévité, tantôt pour en modifier l’aspect, dans une recherche purement visuelle. Car s’il y a bien quelque chose qui ne change pas, c’est le rapport entre bois et esthétique, entretenu par les fabricants de bardages. Matériau chaleureux par excellence, c’est même tout un concept qui lui a été associé… Si les arguments habituels sont toujours légion, citons la chaleur du bois, sa texture, ses variétés de couleurs et de finitions, ses nœuds, la diversité de poses (horizontale, oblique), etc. Là encore, les fabricants redoublent d’inventivité pour proposer des lames qui présentent un intérêt architectural. Certaines affichent par exemple des aspects faux claire-voie. D’autres sont même fabriquées à l’aide de procédés 3D novateurs qui autorisent des formes et des volumes tout en courbes et en relief, rompant avec la linéarité traditionnelle.

Lucien Brenet

 

Bois chauffé pour des propriétés renforcées Kebony Clear / Kebony

Développé en Norvège, ce procédé breveté consiste à modifier des bois résineux FSC en les chauffant avec de l’alcool furfurylique. D’origine organique, il polymérise la paroi cellulaire du bois pour renforcer ses caractéristiques qui deviennent alors comparables à celles de bois tropicaux tout en minimisant leur impact sur l’environnement. Le bardage résiste mieux aux éléments et n’exige que peu d’entretien. Avec sa patine argentée, il confère au bâtiment une touche contemporaine. À noter qu’il trouve également des applications en terrasse.

Bardages aux courbes et volumes atypiques Relief / Silverwood-groupe ISB

La linéarité fait ici place à de nouvelles formes de lames tout en courbure, en relief et en mouvement pour s’adapter à des projets architecturaux atypiques. Ces résultats sont obtenus par un procédé d’usinage 3D permis par un outil industriel dédié qui peut, au choix, suivre des trajectoires bien définies ou fonctionner en mode aléatoire pour rendre chaque pièce d’autant plus originale. Le produit est disponible en sapin du Nord effet naturel préservé, ou en finition graphite par exemple.

Bambou traité pour performances améliorées et finitions maîtrisées Bamboo N-durance / Moso

Cette solution de bardage couleur caramel est réalisée à partir de bambou dont la fabrication combine écrasement des lamelles, compression et traitement à la vapeur afin d’en améliorer la durabilité, la dureté, la stabilité dimensionnelle et la résistance au feu. Ces traitements lui confèrent aussi sa surface couleur caramel sur laquelle sera ensuite appliquée un saturateur. À noter que le produit grise progressivement et ne nécessite pas d’entretien. Une finition pourra être appliquée pour ceux qui souhaitent conserver la couleur caramel.

Bardage renforcé à emboîtement pour zone montagneuse EcoThermo / SivalBP

Ce bardage équivalent classe 3 en épicéa du Nord massif brossé embarque des rainures en extrémité afin de faciliter sa pose et de limiter les chutes. Un brossage fort et à vitesse lente confère du relief aux lames et facilite la pénétration en profondeur du saturateur à base de résine acrylique. Les lames aux propriétés techniques renforcées ont été thermotraitées et s’éclaircissent en quelques semaines. Une finition particulière peut leur être appliquée afin de retarder les effets du temps.

Douglas à faux claire-voie Vibrato XL / Piveteaubois

Ce bardage en bois massif de douglas français arbore des profils à faux claire-voie de 44 mm d’épaisseur et de 135 mm de largeur. Ils ont été conçus avec une rainure biaisée afin de faciliter le drainage de l’eau. Ils sont proposés en imprégnation par autoclave colorée grise ou marron et affichent une classe d’emploi 3.2. Leur pose se fait à la verticale par souci d’optimisation du drainage. Les lames se fixent à l’aide d’une première pointe annelée en inox masquée dans la languette et d’une seconde en fond de rainure. L’assemblage en bout s’effectue sur une coupe droite.

Du bambou pour remplacer les bois tropicaux DassoCTech / Dasso Group

Des lames qui présentent des performances similaires à celles des bois tropicaux, avec l’avantage d’être conçues à partir de bambou, une matière première qui se renouvelle en 4 à 6 ans, contre 50 ans pour les bois exotiques. Les lames affichent un niveau de résistance aux termites DC D (EN 117) et peuvent atteindre la première classe de durabilité. Elles peuvent être mises en œuvre en classe 4, donc pas en contact direct avec l’eau de mer. Avec une résistance au feu classe B-s1,d0 (EN13501), ce produit peut être utilisé dans de nombreux bâtiments de type ERP.

Prégrisé et homogène MoonWood / FPBois

Fabriquée en France à partir d’épicéa, de douglas et de pin sylvestre, tous écocertifiés, cette gamme a subi un traitement de prégrisage combiné à une hygrométrie de 18 %, ce qui anticipe le vieillissement naturel du bois et garantit une meilleure homogénéité. Ce niveau d’humidité maîtrisé prévient également des fissures et des déformations en façade. Ces lames sont destinées à une variété d’applications architecturales, que ce soit dans le résidentiel, le commercial ou l’institutionnel.

Cet article est extrait du numéro 166 du magazine 5Façades disponible sur Calameo