Avantagé par la nouvelle réglementation environnementale, le bardage bois s’invite toujours un peu plus en façade. Biosourcé, puits de carbone, bonnes performances et résistance mécanique… Les arguments en sa faveur ne manquent pas. Mais c’est aussi par la liberté architecturale qu’il se démarque.

Dans l’absolu, le bardage bois reste un produit qui bénéficie d’un réel engouement sur le marché. Traditionnellement porté par le neuf et les maisons à ossatures bois, il a pris un nouvel élan. « Les gens manifestent le désir de se sentir mieux chez eux. Mais il y a aussi et surtout un contexte réglementaire plus strict, et ce matériau est une réponse évidente à l’enjeu carbone », fait remarquer Manel Eon, directrice marketing chez Groupe ISB. Biosourcé et recyclable, le bois capte, en outre, le carbone. Bien exploité et mis en œuvre, il est plébiscité par les pouvoirs publics car répondant aux exigences de la RE2020.

Un fort argument esthétique

Et il faut ajouter que le bardage bois est « un produit signature » pour un ouvrage, selon Manel Eon. Que ce soit en scolaire, en logement, en ERP, en tertiaire, « ce matériau est souvent choisi parce qu’il apporte une approche esthétique forte. C’est un revêtement de façade, il doit donc avant tout être un choix visuel », souligne Manel Eon. Pour répondre à toujours plus de volontés architecturales justement, le matériau, lui, ne cesse d’évoluer. Entre autres tendances du moment, citons les nuances de gris dues au vieillissement naturel ou anticipé du bois, ainsi que les aspects plus bruts. Et en matière de finitions, les peintures opaques viendront garnir le bois quand les tendances mates feront, au contraire, plutôt ressortir le veinage naturel des essences.

Un travail sur les designs

Bien sûr, la pose verticale traditionnelle est toujours d’actualité. Cela dit, les poses horizontales, obliques, ou encore les bardages claire-voie ou couvre-joint sont aussi de mise. Et il y en a pour tous les goûts. Il n’est pas rare non plus de voir des bardages mélangeant les épaisseurs, les formes (rectangles, biseautée, etc.). « Ça rejoint l’effet signature et ça permet de personnaliser », fait remarquer Manel Eon. Il faut aussi choisir la bonne essence, la bonne qualité pour le bon usage. Les bois du Nord, par exemple, se distinguent par leurs qualités esthétiques, mécaniques et leur stabilité. Leurs cernes sont serrés, leur veinage prononcé, et les nœuds sont sains (sans pourriture). Au-delà des traditionnels résineux, d’autres essences font leur entrée sur le marché. Tel le bambou qui présente l’avantage de se renouveler très rapidement. En effet, il peut pousser jusqu’à 1 mètre par jour et le rhizome ne meure pas une fois le bois récolté.

Lucien Brenet

Bois autoclave prégrisé Infinity/FPBois

Ce bardage est fabriqué à partir d’épicéa du Nord produit en France et certifié PEFC. Il est saturé prégrisé (teinte silver) traité classe 3.1, ou classe 3.2 par autoclave vert ou marron. Résistant aux champignons, aux insectes et aux termites, il est doté en plus d’une finition garantie sans formaldéhydes. Le profil de grande largeur couvre-joint simplifie la mise en œuvre et assure une finition nette. Réalisée à l’aide de deux clous apparents, sa pose s’effectue exclusivement à la verticale.

Bambou neutre en carbone Bamboo X-Treme/Moso®

Ce bardage massif est réalisé à partir de lamelles de bambou compressées par traitement thermique et compression. Ledit traitement va augmenter la stabilité, la densité et la dureté du produit, afin de convenir aux projets les plus exigeants. D’autant qu’il atteint le classement au feu B-s1-d0 (EN 13501-1) et la classe A (ASTM E84). D’après le fabricant, ces bardages ont une empreinte carbone négative. Le produit peut être installé à l’aide de clips, de vis ou d’un système dédié. Il faut préciser qu’il grisera avec le temps. À noter : les cannes ne meurent pas une fois le bambou récolté.

Bois traité selon un procédé maison Clear / Kebony

Le bois provient ici uniquement de forêts certifiées FSC et a également obtenu l’écolabel « Nordic Swan » dans la catégorie bois durable. Il peut être recyclé comme un bois normal non traité. Cette déclinaison est fabriquée à partir de pin Radiata avec un procédé breveté par le fabricant. Un procédé qui modifie les cellules du bois et améliore sa durabilité et sa longévité. Il a été traité avec un additif liquide à base de composants végétaux. Côté finition, le produit est lisse et sans nœuds. S’il n’est pas huilé, il prendra une teinte gris argenté.

Réduire les pathologies des bardages Ecothermo/SivaLBP

Disponible en pin du Nord, ce produit est traité à l’aide d’un procédé écoresponsable qui ne nécessite pas l’ajout de produits chimiques. La technique consiste à chauffer progressivement le bois en alternant des phases d’augmentation de température et de réhumidification. La tenue dans le temps et la stabilité dimensionnelle des lames s’en trouvent ainsi améliorées, réduisant d’autant le risque de tuilage. En outre, les poches de résine sont neutralisées afin de limiter le phénomène de rejet. Précision : ces bardages peuvent être mis en œuvre dans des environnements soumis à de fortes intempéries.

Profil ondulé pour bardage en Douglas Concerto/PiveteauBois

Caractéristique principale de ce bardage en Douglas, son profil ondulé. D’où un jeu d’ombre en façade qui dynamise l’architecture. Il est produit en imprégnation marron ou grise. Côté mise en œuvre, un système de fixation masque l’une des deux pointes annelées en inox par recouvrement de la lame suivante. La deuxième pointe est positionnée au centre de la lame. Au chapitre des performances, le bardage résiste aux termites, pourriture et insectes xylophages.

11 profils pour un bardage en sapin du Nord

Bardage sapin du Nord profil faux claire-voie / Silverwood Ce bardage brossé en sapin du Nord massif imite le vieillissement naturel du bois et est développé en trois coloris : préservé vert, préservé marron et préservé patine. Les profils faux-claire voie de taille XXL donnent du relief à la façade. Le produit est certifié bois préservé par CTBB+, à l’exception de la finition patine. Afin de répondre à un maximum de configurations architecturales, il se décline en onze profils conformes au DTU 41.2, classe 3.1 autoclave (en line flow pour la patine) et Euroclasse D-s2,d0.

Un bois pour remplacer le red cedar Mokalam / SYLVACO

Fabriqué en Bretagne, ce bois multiusage, reposant sur des essences secondaires, convient aussi à une application en bardage. Conçu sur mesure, il est présenté par son fabricant comme une alternative au red cedar, amélioré par un procédé de modification thermique. Ici, le fabricant garantit une stabilité et une durabilité classe emploi entre 3.2 et 4, en fonction des produits. Le bois peut être ignifugé si nécessaire pour une mise en œuvre en ERP. Il est proposé en deux aspects (veines et flammes ; ondes et reflets), ainsi qu’en treize profils différents.

Cet article est extrait du magazine 5Façades 161 disponible sur Calameo.